La Bibludothèque
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7/10

Il s’agit du premier livre de l’américain Steve Jackson, homonyme du co-fondateur de la série. Avec cet ouvrage, il pose son style, assez différent de celui des précédents Défis Fantastiques.

Le Marais aux Scorpions est l’un des livres les plus originaux de la série, de part son système de jeu. En effet, le marais se présente comme un ensemble de clairières, chacune étant numérotée. Comme dans un jeu de plateau, on peut se diriger où l’on veut quand on veut, ce qui en fait probablement le moins linéaire de tous les ldvelh. Autre originalité de taille, l’existence de plusieurs missions. En effet, on a le choix entre trois employeurs : un gentil, un neutre, et un méchant. Chacun nous proposera une quête différente (trouver une plante, tracer la carte du marais ou voler des amulettes) mais d’inertie minimale, à cause de la limite de 400 paragraphes. Néanmoins, il s’agit du seul livre de la série à proposer cette idée. Les règles du jeu sont, quand à elles, enrichies d’un système de pierres de magie, fort intéressant. Ces dernières sont classées en trois catégories : bonnes, neutres, ou mauvaises et correspondent à l’employeur qu’on a choisi de servir. Un bon sorcier ne pourra évidemment pas nous offrir de pierres maléfiques et vice-versa.

L’aventure se déroule exclusivement en extérieur et est globalement d’une grande facilité. Les combats sont peu nombreux et les ennemis rencontrés possèdent des totaux assez faibles. Très peu de paragraphes de morts subites et, je l’ai déjà dit, une non-linéarité presque totale. On peut toutefois noter que, selon la mission choisie, la difficulté varie légèrement. Ainsi, servir le bon sorcier s’appareille à un niveau de difficulté « facile » tandis que servir le mauvais sorcier correspond à un niveau « difficile ». On se croirait presque dans un jeu vidéo mais l’idée est sympathique. Terminer le livre ne devrait donc pas vous prendre plus de deux ou trois tentatives, selon la mission choisie.

L’aventure n’a pas de durée fixe, puisque l’on peu déambuler tant que l’on veut dans le bourbier, mais on peut dire qu’elle est de taille moyenne. C’est compréhensible, vu qu’il existe trois missions et que l’on peut recommencer beaucoup de fois l’ouvrage.

Passons maintenant au gros, que dis-je à l’énorme, point noir du livre : l’ambiance. Après avoir lu le résumé et au vu de la couverture, on s’imagine patauger dans la boue tout au long de l’aventure, combattre de féroces créatures marécageuses, et être aspiré tous les vingt mètres par des sables mouvants. Hélas, rien de tout cela. On en oublierait même que le récit se déroule dans un marais si l’auteur n’était pas là pour nous le rappeler. Les clairières traversées sont, pour la plupart, parfaitement au sec, et le bestiaire comprend beaucoup de créatures classiques d’héroïc fantasy : orques, géants, licornes, loups, ours… Rajoutons dans les bémols, que l’anneau de cuivre ne semble servir qu’à nous puisque n’importe quel pékin rencontré est capable de nous indiquer la direction de la sortie, que les paragraphes sont courts et que les clairières manquent très souvent d’approfondissement.

Au final, Le Marais aux Scorpions déçoit légèrement. L’aventure ne s’avère pas à la hauteur d’un concept et d’un système de jeu pourtant formidables. La non-linéarité ne suffit pas à faire oublier le manque d’ambiance flagrant et le développement réduit des clairières. Le livre reste un bon divertissement mais on reste frustré en songeant à ce qu’il aurait pu être.

Gogorn

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